Il y a plusieurs raisons à cela.
L'homéopathie était certes un progrès à l'époque d'Hahnemann (il l'a développée à partir de 1796 jusqu'à sa mort en 1843), mais elle était bien sûr déjà fausse à l'époque. Les méthodes utilisées à l'époque par la plupart des médecins étaient brutales et affaiblissaient les patients, parfois jusqu'à la mort. Avec sa "thérapie médicamenteuse", Hahnemann évitait ces "cures" dangereuses et obtenait des "succès" impressionnants simplement en donnant aux patients l'occasion de se rétablir d'eux-mêmes.
Après l'avènement de la médecine scientifique au milieu du 19ème siècle, l'homéopathie a inévitablement perdu de son importance, elle a connu un certain essor à partir des années 1920, qui a de nouveau pris fin avec le début de la deuxième guerre mondiale, après de longues études infructueuses sur son efficacité (par l'Office de la santé du Reich de 1936 à 1939). Étonnamment, elle s'est rétablie à partir des années 1970 avec une toute nouvelle image. Au cours de ces années, elle s'est vue attribuer l'image d'une "médecine naturelle, douce et sans effets secondaires", des organisations de lobbying importantes et financièrement puissantes se sont formées, elle a trouvé des défenseurs dans le corps médical organisé et ses représentants ont réussi à obtenir des exceptions dans la nouvelle loi sur les médicaments de 1978, exceptions qui concernaient justement les dispositions centrales de la nouvelle loi de l'époque : la preuve d'efficacité sur une base strictement scientifique comme condition préalable à la qualité de médicament et à l'accès au marché médical. Sans cette exception, qui existe encore aujourd'hui, les remèdes homéopathiques n'auraient déjà plus eu le statut de médicament en 1978, car ils n'auraient pas pu prouver leur efficacité selon des critères scientifiques.
Mais le patient le voit : l'homéopathie est pratiquée par des médecins qui ont parfois même un "titre complémentaire officiel d'homéopathie". L'homéopathie est vendue en pharmacie. Le législateur accorde à l'homéopathie des droits spéciaux massifs en renonçant à des preuves d'efficacité scientifiquement fondées. La majorité des caisses d'assurance maladie légales ont volontairement inclus l'homéopathie dans leur catalogue de prestations. L'homéopathie est "populaire" et "appréciée", en particulier avec son image trompeuse de "douce, naturelle et sans effets secondaires", qui est propagée et entretenue par les publicités pour l'homéopathie, ainsi que par la littérature de "conseil" parfois douteuse et aussi par des articles journalistiques dans les médias les plus divers. Que doit percevoir le consommateur/patient ?
La voix de la critique de l'homéopathie basée sur la science est certes devenue plus forte et plus influente ces dernières années, mais elle est loin d'atteindre toutes les personnes non informées et encore moins celles qui sont convaincues depuis longtemps. C'est pourquoi l'information sur l'homéopathie est un élément central de la protection des consommateurs dans le domaine de la santé.