Les homéopathes et les partisans de l'homéopathie prétendent toujours que leur grand-père Hahnemann a quasiment inventé la vaccination et que l'on vaccine aussi de manière homéopathique. Ils s'appuient sur le principe hahnemannien de base de la vaccination. similia similibus curenturQue les choses semblables guérissent les choses semblables. C'est exactement ce qui se passe avec la vaccination - on administre des composants de l'agent pathogène qui provoque la maladie contre laquelle on vaccine. Ils y voient une preuve de l'homéopathie et de son efficacité.
Dès le début, un tel raisonnement oublie un point fondamental. Les vaccins sont une prophylaxie médicale, c'est-à-dire une prévention chez les personnes en bonne santé, et non une mesure curative, de "guérison". Mais cela est totalement étranger au modèle homéopathique d'Hahnemann. Il est purement curatif, présuppose une maladie existante, la "force vitale spirituelle désaccordée", qui ne se manifeste que par des symptômes reconnaissables. La méthode de guérison d'Hahnemann consiste alors à chercher le remède qui contrebalance exactement la "force vitale spirituelle déréglée". Mais chez le patient en bonne santé qui se présente à la vaccination, rien n'est désaccordé. Une vaccination "homéopathique" ne pourrait donc rien faire. Le fait que certains homéopathes administrent malgré tout des nosodes (= préparations homéopathiques à base d'agents pathogènes et de tissus malades) dans l'intention déclarée de faire de la prévention ou de l'immunisation comme avec une vaccination est grave et dangereusement trompeur.
Vaccination moderne - mal comprise
De plus, c'est un gros malentendu que d'associer l'administration d'un vaccin composé d'agents pathogènes tués ou atténués à l'homéopathie en se référant à la règle "le semblable soigne le semblable". Le vaccin qui est administré n'a pas d'effet protecteur. Il déclenche plutôt une réaction immunitaire dans le corps. Ce n'est pas le simili-vaccin qui agit, mais les anticorps produits en réponse à la vaccination, qui constituent donc un antidote classique. C'est pourquoi il n'est pas possible d'établir un lien entre la vaccination et le principe de similitude homéopathique.
Mais le système immunitaire ne correspond-il pas à la "force vitale spirituelle" d'Hahnemann ?
Un non clair. Le système immunitaire n'est pas quelque chose de "spirituel", il interagit - même avec la vaccination - sur une base matérielle, bien connue et décrite. Il s'agit d'une fonction partielle très complexe de tout le corps, "systémique" comme on l'appelle ; une interaction de facteurs très divers qui n'ont absolument pas les propriétés que Hahnemann attribuait dans son idée au "principe de la force vitale spirituelle" :
"L'organisme matériel, conçu sans force vitale, n'est capable d'aucune sensation, d'aucune activité, d'aucune auto-conservation ; seul l'être immatériel qui anime l'organisme matériel à l'état sain et à l'état malade (le principe vital, la force vitale) lui confère toute sensation et provoque ses actes vitaux". Non, ce n'est pas quelque chose que l'on peut réinterpréter pour le système immunitaire. Hahnemann lui-même ne l'a d'ailleurs pas fait. L'idée de la "vaccination homéopathique" est apparue très tôt, mais c'est une invention de ses disciples.
Conclusion
Non - l'homéopathie et la vaccination ne vont pas ensemble. Elles sont même incompatibles - tout comme toute la médecine moderne est incompatible avec l'homéopathie.
Pour finir, une demande et un avertissement : souvent, les homéopathes déconseillent même la vaccination ou recommandent leurs propres "vaccins". Cependant, en cas de "vaccination" homéopathique, toi et ton enfant n'obtiendront littéralement rien - seulement les habituels granules inefficaces à prendre. Il n'y a aucune protection, aucune immunisation. Mais le risque d'être exposé sans protection à des maladies infectieuses.
Merci de te faire vacciner selon les recommandations de la commission permanente de vaccination ! Si tu n'es pas sûr, montre les carnets de vaccination de ta famille à ton médecin de famille ou à ton pédiatre. Là, on constate rapidement s'il y a une lacune à combler.